Les Personnages de la Chambre Épisode 3: Linda Lapointe

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Les Personnages de la Chambre Épisode 3: Linda Lapointe
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Dans ce balado, Linda répond aux questions suivantes :

  • Avez-vous grandi dans un foyer ou une communauté politique?
  • Comment vos proches ont-ils réagi à votre volonté d’entreprendre une carrière politique?
  • Qui sont les figures politiques que vous admirez et pourquoi?
  • Quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon mentor ou leader?
  • Pourquoi les enjeux liés aux femmes en politique, aux langues officielles, et aux petites et moyennes entreprises (PME) étaient des sujets importants pour vous?
  • Comment selon vous les questions relatives à la langue ont-elles été perçues et priorisées?
  • La question d’insécurité linguistique s’est-elle posée dans votre travail?
  • Quelle était votre relation avec le chef de votre parti? Comment cette relation a-t-elle évolué au fil du temps?
  • Votre rôle de whip adjointe a-t-il façonné ou influencé votre relation avec vos pairs?
  • Qu’est-ce qui vous a surpris en tant que députée?
  • Quelle a été votre courbe d’apprentissage? 
  • Est-ce que le parti s’attendait à ce que ses priorités passent avant les demandes de votre circonscription?
  • Pouvez-vous décrire la culture de travail au Parlement?
  • Que pensez-vous du Parlement hybride?
  • Avez-vous fait face à la toxicité en ligne?
  • Pouvez-vous me raconter des moments amusants dans la Chambre?
  • Quelles sont les plus grandes déceptions de votre mandat?
  • En quoi votre séjour à la Chambre des communes vous a-t-il changée?
  • Avez-vous des recommandations pour améliorer l’expérience des député.e.s?

Script de l'épisode

Chloë Hill: Salut, bonjour, je m’appelle Chloë Hill. Je vous remercie d'écouter Les Personnages de la Chambre, une baladodiffusion du Centre Samara pour la démocratie. Dans ce balado, nous ne parlons pas seulement des député.e.s, nous nous adressons directement à eux et à elles. Nous creusons sous la surface pour apprendre ce que représenter sa communauté dans la capitale de notre pays signifie vraiment. Nous voulions tout savoir : ce qui se passe en coulisses, y compris les drames et les intrigues politiques. Mais surtout, nous voulions découvrir les député.e.s en tant qu'êtres humains ayant leur propre histoire à raconter.

Dans cette série en six parties, nous entendrons les témoignages d'anciens et anciennes député.e.s des 42e et 43e législatures du Canada, c'est-à-dire des parlementaires qui ont quitté leurs fonctions entre 2015 et 2021. Nous découvrirons leur expérience à la Chambre des communes et entendrons leurs conseils sur la façon d'améliorer l'expérience d'un ou une député.e, pour la personne qui porte le titre, mais aussi pour nous, le public qu'ils servent.

L'épisode d'aujourd'hui présente Madame Linda Lapointe, qui a représenté la circonscription québécoise de Rivière-des-Mille-Îles à la Chambre des communes pour le Parti Libéral du Canada entre 2015 et 2019.

En se fondant sur son expérience de propriétaire d'entreprise, Linda a été députée pendant 4 ans et son dévouement à la fonction publique s'est poursuivi après sa défaite. Dans cet épisode, Linda souligne l'importance des femmes en politique, des droits linguistiques et de l'engagement communautaire.

Voici notre discussion!

Chloë Hill: Alors, merci encore une fois Madame Lapointe de vous libérer. on va commencer avec votre parcours politique. Pouvez-vous me parler un peu au sujet de votre premier mémoire en politique ou à l'engagement civique? Avez-vous grandi dans un foyer ou une communauté politique?

Linda Lapointe: En fait, c'est le père de ma mère qui était maire dans sa petite municipalité. Puis ma mère a toujours été très proche, elle a toujours été à l'affût de tout ce qui était la politique. Elle était toujours très au courant, puis elle aimait ça. Puis j'ai toujours eu de l'intérêt, mais initialement, j'étais en affaires. Et puis, c'est par le milieu des affaires que je me suis impliquée, un dans ma communauté, mais aussi au niveau de l'Association des détaillants en alimentation du Québec. Puis, c'est un peu ça qui m'a amenée en politique en 2007, aux élections provinciales.

Chloë Hill: Excellent. Et est-ce que c'est à ce point là que vous avez réalisé qu'une carrière en politique était quelque chose que vous vouliez?

Linda Lapointe: Oui, mais quand j'ai été élue en 2007 avec l’ADQ au provincial, j'ai vraiment senti que j'étais à ma place. Autant parce que j'aime bien la représentation dans la communauté. Mais j'aime bien aussi le travail parlementaire qui est très intéressant. On apprend constamment plein de choses en même temps. En 2008, on était un gouvernement minoritaire. Il y a eu les élections, j'ai perdu. Et c’est par ma continuité de m'impliquer au niveau du parti que là, c'est que j'ai rencontré d'autres personnes. Et quand il y a eu, Justin Trudeau a été nommé leader du Parti libéral du Canada en 2014, c'était en 2013. Mais en 2014, il y a des gens que je connaissais, que j'avais connu au provincial qui m'ont dit « Linda tu devrais venir faire un tour, tu devrais… ».Puis, j'étais plus proche des enjeux du provincial, mais ça fait rien. J’ai dit, je vais aller voir. Ces gens-là me font confiance et moi je leur fais confiance et c'est ça. Je suis allée voir, c'était une investiture qu'il y avait à Montréal. Là, on m'a fait rencontrer des gens. J'ai réfléchi. J'ai quand même pris le temps de réfléchir. Et puis, il a fallu que je passe par l'investiture au niveau de la circonscription de Rivière-des-Mille-Îles pour le Parti libéral du Canada, qui était quand même pas évident. Je dois le dire. Tu veux t’impliquer, faut que tu vendes des cartes de membre et les gens que je connaissais, je les sollicitais pour acheter une carte de membre à 10 dollars. Et c'est quand même, c’est assez long et difficile. Mais je me suis impliquée officiellement en juillet 2014 et puis l'investiture a eu lieu le 22 février 2015, et l'investiture que j'ai gagnée. Donc, j'étais une personne très impliquée dans son milieu. J'étais déjà là, mais c'est juste que ça m'a permis de rencontrer d'autres personnes, étant donné que j'étais devenue la candidate qui avait gagné. Puis, c'est ça, les élections de 2015, bien j'ai gagné! Ça, c'est le fun, gagner!

Chloë Hill: Et comment est-ce que vos proches ont réagi à votre volonté d'entreprendre une carrière politique?

Linda Lapointe: Mes enfants étaient quand même jeunes en 2007. C'était 15, 13, 11 et 9 ans. C'est sûr que les enfants subissent ce que la mère fait, mais ils ont toujours été là. En 2015, c'est sûr et certain qu'ils étaient plus vieux, ils pouvaient m'aider plus. Par contre, mes enfants me voient comme leur mère, avec ses forces et ses faiblesses. De voir que quelqu'un n'endosse pas, qui ne sont pas d'accord avec mes idées, ça va faire de la peine à nos enfants. Ça fait de la peine. Les adultes devraient savoir que tu ne passes pas de commentaire sur un parent. 

Chloë Hill: Est-ce qu'il y a une personnalité politique que vous admirez et si oui, pourquoi?

Linda Lapointe: En fait, il y en a vraiment plusieurs pour toutes des raisons qui leur appartiennent. Les femmes en politique, Monique Jérôme-Forget m'a toujours impressionnée. C’est une personne avec beaucoup de leadership. Pauline Marois, je n'ai jamais été péquiste avec respect, mais qu'elle a pu mener sa carrière politique. Et puis, je me souviens qu’elle était enceinte. Je me disais que si elle est capable, je devrais être capable de concilier le tout. Je veux dire, Jean Charest pour sa mémoire. C'est incroyable, cet homme là, la mémoire qu’il a. OK, mais leur mémoire, parce qu'il faut qu’ils connaissent, autant au provincial qu'au fédéral, les chefs de parti doivent connaître tellement de dossiers en même temps, ça leur prend effectivement une grande mémoire et une facilité de travailler avec beaucoup de personnes en même temps.

Chloë Hill: Est-ce qu'il y a d'autres qualités qui vous viennent à l'esprit aussi concernant ceux que  vous avez mentionné qui font d’eux de bons mentors ou leaders?

Linda Lapointe: Ça leur prend effectivement des gens qui sont capables d'être de bons communicateurs. Pour être, selon moi, une bonne politicienne ou un bon politicien, il faut que tu sois capable d'exprimer des idées clairement. C'est comme si tu mettais plus ou moins de dentelles dans ce que tu veux dire, mais toujours, il faut que ça soit clair. Plus de dentelle. Puis je dirais qu’au fédéral, il faut être capable de dire les mêmes choses en français et en anglais. Il faut que cela ait la même signification, c'est quand même, c'est beaucoup.

Chloë Hill: Alors, vous aviez mentionné dans notre sondage que vous avez noté qu'il y avait des sujets importants dont vous voulez voir un peu plus. Et c'était les femmes en politique, c'est aussi les langues officielles et les PME [petites et moyennes entreprises]. Alors, pouvez-vous élaborer sur pourquoi ces sujets étaient importants pour vous?

Linda Lapointe: Je viens du milieu des affaires, j'ai mon bac en administration des affaires, alors c'est quelque chose, j'ai été en affaires moi-même avec mon père. Donc, c'est sûr et certain que les enjeux des PME me touchent. Et puis, lorsque j'étais au provincial, j'étais critique en matière de développement économique. Donc, c’est des sujets que j'avais quand même développés. Quand j'ai commencé à siéger à Ottawa, on m'a offert de siéger sur le Comité du commerce international qui est très intéressant parce qu'en 2015 jusqu'en 2019, il y a eu beaucoup d'accords de libre échange qui ont été signés. Il y a eu avec l'Europe, il y a eu avec l'ALÉNA 2.0 et puis il y a eu le Partenariat transpacifique qui est la signature de tout ça. Ça l'a fait beaucoup, mais il y avait aussi... On m'a demandé de siéger sur le Comité des langues officielles. Moi, je suis francophone dans la région de Montréal. J'ai toujours vécu en français. Oui, dans ma circonscription, il y a une minorité anglophone importante, mais les enjeux, je les vivais pas comme l’anglophone dans ma circonscription. Et ceux qui siégeaient avec moi, c'étaient des francophones de minorités francophones à l'extérieur du Québec. Alors j'ai énormément appris sur cet enjeu là. J'ai été beaucoup plus sensible à beaucoup d'enjeux. Ce qui touche énormément les gens lorsqu'ils étaient en minorité linguistique, c'est la santé et la justice. C'est quelque chose que lorsque t'es, soit dans un problème de santé ou en train de t'exprimer dans un enjeu aussi sensible que celui de la justice, il faut que tu reviennes à la langue maternelle pour avoir les mots les plus sensibles possibles. Puis, quand j'avais commencé à siéger à Ottawa, il y a quelqu’un, un député m'avait dit, « Tu sais Linda, il n'y a pas une deuxième langue officielle. Il y a deux langues officielles, ils sont sur le même pied ». Alors, il faut toujours les traiter au même niveau, mais s'attendre à ce que ça soit traité du même niveau. Donc, j’ai trouvé ça, pour moi, apprendre ça, ça a été très important. 

Chloë Hill: Comment avez-vous trouvé que les questions relatives à la langue ont été perçues et priorisées?

Linda Lapointe: En tout cas, dans notre gouvernement avec Justin Trudeau, c'est sûr et certain que pour lui, de toute façon, c'était le gouvernement libéral, il y a 50 ans, qui avait mis en place la Loi sur les langues officielles. À ce niveau-là, il n'y avait pas de problèmes. On est dans en Amérique, le français c'est sur qu’il est minoritaire et je dis tout ce qui est sur le web est très, très majoritairement en anglais, puis ce n'est pas une critique ce que je vais dire là, mais mes enfants sont des adultes maintenant, mais pour eux, puis c’est pas juste mes enfants, les jeunes, pour eux, c'est beaucoup plus, c’est facile. Je ne suis pas sûre qu’ils réalisent la précarité qu'on a du français. Il faut continuer à la faire valoir. Il faut s'assurer que notre français va rester ici et est là pour rester. Mettre des mesures en place pour ça reste.

Chloë Hill: Est-ce que la question de sécurité linguistique, ou d'insécurité linguistique, s'est aussi posée dans votre travail?

Linda Lapointe: En fait, il faut l'expliquer à ceux qui n'ont jamais eu à vivre cette situation là, je veux dire si, bon. On va prendre les Franco-Ontariens, ils ont dû se battre énormément pour avoir des avantages que la Charte des droits et libertés leur donnait. Au Nouveau-Brunswick, ça a été la province bilingue tout le temps. Pas nécessairement plus facile. Et puis, les autres provinces des Maritimes, je vais prendre l'Île du Prince Édouard, la Nouvelle-Écosse, il y a des Acadiens encore, mais ils ont eu plus de difficultés à avoir leurs services en français. Terre-Neuve-et-Labrador, c'est quand même, mais ils se sont joints en dernier, ça fait quoi, en 40… Je ne veux pas me tromper dans l'année. Mais c'est les derniers qui sont entrés dans la Confédération. Mais il faut l'expliquer à ceux qui ont pas, aux députés, leur expliquer d'où ça vient. Il y a beaucoup de députés qui, c'est un constat, qui ne sont pas nés au Canada. Qui sont issus de la deuxième génération d'immigration et qui connaissent peut-être pas l'histoire du Québec. Il faut le dire, l'histoire du Québec, mais l'histoire des francophones en Amérique. Il faut l'expliquer. Puis dire, regarde, c'est là depuis plus de 400 ans. Puis on est là.

Chloë Hill: Pour ce qui est de votre processus d'intégration, pouvez-vous m'expliquer un peu votre expérience? Est-ce que c'était logique ou familier? Est ce que c'était conforme à l'expérience professionnelle que vous aviez eu dans vos emplois dans le passé?

Linda Lapointe: C'est sûr et certain que, que ce soit au provincial ou au fédéral, il y a des gens quand tu viens d'être élu, des gens, autant de greffiers de la librairie, de la bibliothèque ou tous les intervenants que tu vas travailler avec qui vont faire une présentation. Mais cette orientation transition qui est donnée par le personnel de la Chambre des communes, c'est beaucoup en peu de temps, beaucoup en peu de temps à absorber. Puis, c'est sûr, puis là ils te donnent des appareils électroniques, ils te donnent ci, voici ton bureau, voici ci, voici ça. C'est beaucoup en peu de temps. Il faut aussi expliquer comment ça va fonctionner en Chambre. Les droits de parole, le fonctionnement. C'est sûr et certain qu’il faudrait expliquer ça, le processus en Chambre avec ton groupe parlementaire. Parce que là, ça. Mais aussi comment faire valoir tes idées. Bon, le caucus, je me doutais comment que ça fonctionnait. Mais la transition, il y a beaucoup de choses à apprendre en peu de temps. 

Chloë Hill: Quelle était la relation au début, en phase initiale de votre séjour au Parlement, avec le chef de votre parti?

Linda Lapointe: Mon expérience était au provincial et au total, au provincial 125 députés au Québec. Alors qu'au fédéral, c'était, c’est 338. Notre équipe parlementaire était 186, je crois. Alors j'était une de 186. Mais non, le chef nous écoute toujours comme il faut. Puis c'est une chose que j'ai appris. Il n'y a pas une circonscription pareille dans le pays. Puis même au Québec, ma circonscription est autour de Montréal, est une banlieue, mais chaque banlieue, chaque circonscription, a sa particularité. Les communautés qui la forment sont différentes d'une à l'autre. Donc, ce qu'on va dire par rapport à notre circonscription au chef, il va toujours avoir une oreille. Si on parle, autant pour ça, autant pour les enjeux que je représentais. Si je parlais des PME, de par mon expérience, j'étais capable de l’articuler pour ce que j'en pensais. L'écoute est toujours très bonne.

Chloë Hill: Et comment est ce que cette relation a évolué au fil du temps?

Linda Lapointe: Ca doit avoir bien évolué parce que j'ai été nommée whip adjointe en 2018. J'avais un, j'avais la confiance de l'équipe, mais aussi du chef. Et puis c'est drôle, parce que j'avais été aussi whip adjointe lorsque j'étais au provincial. Je suis une personne qui aime être en contact avec les gens. Donc c'est une qualité qui m'a été reconnue. Puis, lorsque j'ai perdu en 2019, on m’as offerte d'être agente de liaison qui est un peu la continuité. Je travaille avec le caucus, donc je travaille avec les députés. Mais oui, non, ça a bien évolué. Puis, c'est sûr et certain que j'aurais souhaité être réélue, soit en 2019 ou en 2021. Mais la vie en a décidé autrement. 

Chloë Hill: Et vous avez mentionné que vous avez été whip adjointe, est-ce que ce rôle a façonné ou influencé la relation avec vos pairs et vos adversaires?

Linda Lapointe: Oui, je veux dire, mes adversaires, oui. Mettons, ils reconnaissent que je suis proche des gens, mais ça l'a influencé. Ils reconnaissent en moi une personne qui, moi, je suis là pour les aider. Quand j'expliquais un peu plus tôt comment améliorer l'intégration et la transition, quand j'étais agente de liaison et qu’il y avait des nouveaux qui commençaient autant en 2019 qu'en 2020, moi, j'essayais de les aider le plus possible. Il y a vraiment beaucoup de choses en peu de temps à faire. Alors je trouvais que de par mon expérience, j'essayais de les aider tout le temps.

Chloë Hill: Et dans votre sondage, vous avez fait référence à la latitude aussi qui vous a un peu surpris avec le rôle et je me demande, pouvez vous élaborer un peu plus à ce sujet aussi? 

Linda Lapointe: Ah mais, c'est clair et certain, si on parle de l'autonomie, on a une très grande autonomie. Je veux dire, dépendant de ton groupe parlementaire. Le Parti libéral, ce qu'on nous avait dit, si tu ne veux pas voter avec le gouvernement, un, tu peux le dire d'avance. Évidemment, sauf pour un vote de confiance, ce serait un budget ou les lois principales. Mais je veux dire, en dehors de ça, si tu veux voter différemment, il fallait que tu le dises d'avance puis t’exprimais pourquoi et avec ton leader. C'est drôle, être député, autant au provincial qu’au fédéral, je comparaissait lorsque j'avais mon entreprise, c'était un Provigo à l'intérieur de l'entreprise Provigo-Loblaws. Tu as ton unité, qui fonctionne à l'intérieur d'un plus gros groupe, mais tu vas soit influencer positivement ou négativement dépendant de comment tu fais ton travail. Je vais dire si tu fais bien ton travail de député, il va en ressortir que ton groupe parlementaire va être mieux perçu. Tandis que si tu ne le fais pas bien, tu vas influencer négativement. Mais c'est la même chose. Là, je vous parle de Provigo, mais ça peut être, à bien des égards, bien d'autres chaînes qui sont à l'intérieur d'un autre groupe, que t’as des opérateurs et des propriétaires à l'intérieur. Je veux dire quelqu'un qui fait une bonne opération de son supermarché, il va avoir une influence positive alors que l'inverse, ça l’a une influence négative sur le groupe. Ça j'avais comparé ça, je trouvais que les deux tu peux avoir une bonne influence, mais aussi si tu ne fais pas un bon travail, tu va nuire à l'ensemble du groupe.

Chloë Hill: Et pouvez-vous parler un peu de courbe d'apprentissage? Quel était le pire pour vous?

Linda Lapointe: Mais les trois premiers mois, avant que ce soit confortable dans ton travail parlementaire, c'est plus que trois mois. Puis en circonscription, encore là, faut que tu fasses un 12 mois parce qu'il y a beaucoup d'activités qui reviennent annuellement. Et puis, il faut que tu les fasse. Il faut que tu te fasses connaître. Faire connaître, c'est une chose. Je dirais, quand tu vas en circonscription, c'est pour connaître les gens. Connaître les gens, écouter, écouter ce qu'ils veulent te dire. Il ne veulent pas tellement t’entendre les citoyens en général, ils veulent que tu les écoutes. Ça, c’est le genre d'affaires qui devrait être expliqué par les chefs de parti. Les gens veulent que tu les écoutes. Quand tu es en élection, tu vas expliquer ta plateforme. Après ça, ils veulent que tu les écoutes. OK, écoute comme il faut, écoute ce qu’ils disent. Mais sinon, apprends à connaître tes gens. Ça va être la meilleure chose à faire.

Chloë Hill: Et pour revenir au parti, est-ce que le parti s'attendait à ce que ses priorités passent avant les demandes de votre circonscription?

Linda Lapointe: C’est sûr et certain qu'il faut que ça soit à l'intérieur de la plateforme, mais lorsque, il faut que ça aille ensemble. Mais non, comme je le disais un peu avant, chaque circonscription est unique, les 338 de par la grandeur, les tissus sociaux, la géographie, dans quelle province, tout unique. Et puis, il faut la défendre. C'est une façon de parler. 

Chloë Hill: Et pouvez-vous décrire la culture du travail au Parlement?

Linda Lapointe: La culture du travail au Parlement. J'ai pas eu de problème à travailler avec les autres, je me suis toujours sentie respectée. J'ai jamais eu de commentaires négatifs. J'ai jamais senti que le fait que j'étais une femme, ça faisait une différence, que j'étais francophone, non, je n'ai jamais eu de commentaire là-dessus Mais par contre, on n'est pas assez de femmes au Parlement. On n'est pas encore dans la zone paritaire. Et puis, si, admettons, on est dans un conseil d'administration, il y a dix personnes, puis qu’il n'y a qu'une femme, ca va être difficile pour elle de débattre de ses idées sans avoir un regard des hommes sur elles comme étant la représentante féminine de service. Au Parlement, il y a vraiment beaucoup de femmes, c'est parfait. Mais selon moi, je veux dire, on représente plus que la moitié de la population canadienne. On est autour de 51%, on devrait s'attendre à avoir la même représentativité. L’environnement, étonnamment, c'est un sujet beaucoup plus sensible chez les femmes. Et après avoir parlé avec plusieurs personnes, la qualité de l'air, de l'eau, ça touche toujours plus les femmes. Il doit avoir un lien avec le fait que c'est les femmes qui mettent les enfants au monde, mais les hommes et les femmes sont complémentaires. Quand je suis arrivé à la Chambre des communes, je me souviens des collègues féminines qui me disaient, qui apprenaient que j'avais quatre enfants et ont dit « mais comment t’as fait? » Je les ai eu l’un après l'autre. Mais eux, ce n'est pas à ça qu'ils pensaient. La conciliation travail-famille, mais aussi les frais de garde à l'extérieur du Québec sont très, très élevés. 

Chloë Hill: Dans un sondage, encore une fois, vous aviez mentionné que le mode hybride ça l’aide vraiment à la conciliation famille et travail. Et je me demande, aviez-vous de plus de commentaires à ce sujet, ou le Parlement hybride aussi?

Linda Lapointe: Oui. Le Parlement hybride, ça permet d'être plus présent dans ta famille. Je veux dire, la famille va continuer après la politique. Il y a des événements que tu ne veux pas manquer: la graduation de tes enfants. Je veux dire, tu ne veux pas manquer ça. Il ne faut pas manquer ça. Mais là, je parle des enfants. Mais là, moi, je suis dans une situation où mes parents sont vieillissants. Là tu te retrouves que mes enfants sont rendus autonomes, mais mes parents ne le sont plus. Donc, il y a plusieurs députés hommes, femmes qui vont avoir à jongler avec ça. Mais c'est plus souvent les femmes qui vont être et qui vont être là dedans. Puis, plus que les femmes vont être capables de concilier le tout, le meilleur, ça va être pour les hommes aussi dans leur vie. Et donc l’hybride permet de travailler et de ne pas manquer aucun vote. Est ce que c'est mieux d'avoir un Parlement hybride au complet? Le temps va nous le dire. Hybride pour permettre dans des situations que, il y a des affaires qu’il ne faut pas manquer dans ta vie. C'est pas correct, que ça soit la maladie dans ta famille proche, il faut soit que tu sois là. Et le vote virtuel, je crois que ça se fait quand même assez bien. Je trouve que de parler devant un écran en chambre, ça n'a pas la même prestance que lorsque tu te lèves et tu t’exprimes avec tes bras, c'est plus convaincant en personne. Mais d'avoir le hybride, ça permet de concilier des situations que t’as à vivre dans ta vie. Je veux dire, si tu passes à travers ta carrière politique mais que tu n’as plus de famille autour de toi après, t’as rien accompli dans ta vie. Il faut permettre aux députés d'avoir un équilibre. 

Chloë Hill: Madame Lapointe, si je peux faire un retour, si vous aviez mentionné que vous avez, que vous aviez été largement respectée dans vos rôles aussi, mais je me demande avez-vous fait face à la toxicité en ligne? C'est un sujet que l'on entend beaucoup. 

Linda Lapointe: Oui, à la dernière élection, à la dernière élection, c'était un... Oui, ça fait dur, excusez. Ce bout là, c'est trop facile d'écrire en arrière d'un clavier. Les gens, ils l'exprimeraient pas face à face. C'est peut être déjà arrivé quand j'étais à la garde le matin, qu'il y a des gens qui se permettent de dire des choses, mais c'est rare. Les gens sont respectueux. T’as le droit de ne pas être d'accord avec quelqu'un, c'est correct, mais pas t'as pas à être injurieux. Mais en ligne, on dirait en arrière d’un clavier, on dirait que les gens se sentent dédouanés, qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent. Mais à la dernière élection en 2021, c'était pire. C'est sûr et certain que les médias sociaux, ça l'a augmenté beaucoup. Mais je n'ai jamais eu une menace comme ça s'est fait dans les dernières années à certaines femmes. Là, je pense à Catherine McKenna, c'est épouvantable ce qu'elle a vécu. Léonard Zinc, il y en a d'autres aussi. Je veux dire, tu reçois des menaces, puis quand il y a eu le convoi de la liberté, j'étais sur la Colline. Les députées féminines quand qu’elles devaient se rendre au Parlement, c'était vraiment épouvantable, ce qu'elles ont dû passer au travers. Non, ça c'est pas correct. Il faut permettre l'encadrement législatif, doit permettre que ça soit pour les élus. Je veux dire, n'importe quelle menace ou dénigrement qui est fait sur les médias sociaux, selon moi, devrait être géré aussi sévèrement que si je le dis en face d'une personne. C’est pas correct. Vraiment pas. Puis ça, ça va faire qu’il y a plusieurs personnes qui vont y penser à deux fois avant d'aller en politique alors qu'il y a beaucoup de talent.

Chloë Hill: Avez-vous des histoires ou des moments amusants dans la Chambre que vous pouvez partager avec moi? 

Linda Lapointe: Oui, oui, c'était amusant, ça l'était, oui et non. Quand on a eu des marathons de vote. Des marathons de votes c'est fou, ça, c'est vraiment pas. J'étais whip adjointe, le marathon de vote qu'on avait eu était en juin 2019, il fallait que je fasse des rotations entre les députés parce qu'il faut toujours garder la majorité. Mais, on est arrivé le mercredi matin au Parlement, et le vote, le marathon a commencé le mercredi à 6h00 et ça l'a arrêté à 11 heures le vendredi matin, mais ça l’a toujours continué. J’ai dormi deux heures là-dedans. Etonnamment ces histoires-là, qui sont des règles parlementaires, qui fait que tu veux bloquer l'autre, l'adversaire, tu veux le bloquer. Mais au bout de la ligne, tu renforces l'équipe quand tu fais ça. Je veux dire, la confrérie, ça fini que tout le monde a bien du plaisir, pareille. C'est sûr que tu es fatigué. Quand j'ai terminé, ça c'était au mois de juin. Mettons que, la deuxième semaine de juin, je me souviens que ça a pris trois semaines avant que je reprenne le dessus de ma fatigue, et puis j'étais quand même pas dans les plus âgés du groupe. Je me souviens que mes députés qui avaient 70 ans et plus, eux, je leur permettait de dormir plus longtemps. Mais les autres, là, il y avait une rotation, puis il faut que tu reviennes dans une heure. Arranges-toi comme tu veux, mais il faut que tu sois dans ton siège dans une heure. J'avais fait de la discrimination positive pour mes députés plus vieux. Je suis une personne qui est foncièrement de bonne humeur, mais qui ne se laissera pas faire non plus.

Chloë Hill: Encore là, l'équilibre, oui. Et au sujet des plus grandes déceptions, est-ce qu'il y a quelque chose qui vous vient à l'esprit?

Linda Lapointe: Oui, ne pas avoir été réélue. C'est très décevant parce que je me disais, c'est dommage. Le gouvernement libéral est encore là et la circonscription s'est privée d'être à la table des décisions. Puis c'est pas parce qu'un député dans l'opposition ne fait pas son travail, mais quand on est dans le gouvernement, les ministres, t’es dans la même équipe. Je veux dire, moi, je peux être comme une roche dans un soulier. Je vais revenir à charge tout le temps. Tant qu'ils n'auront pas écouté, je suis très persévérante. Puis je me dis, mes citoyens, avec respect, ont perdu cet avantage là. Ça m'a vraiment déçue parce que moi, ce travail là, je me sentais très à l'aise à faire ça.

Chloë Hill: Et pouvez-vous nous décrire, comment vous vous étiez sentie lorsque vous avez été défaite?

Linda Lapointe: Ouf, j'étais déçue, mais c’est plus chez nous que j’ai…J'avais peur que mon, ça faisait quand même quatre ans que je travaillais très fort parce que je me disais je vais travailler fort pour me donner toutes les chances pour la prochaine élection. Je travaillais très fort. J'avais fait des journées, tous les jours, au moins 12 heures par jour, pendant toute la campagne. J'avais peur que mon corps me laisse tomber. C'était ma crainte parce que tu fais comme dans une campagne électorale, tu montes ton adrénaline dans le fond. Puis là, je me suis dit, ça va casser d'un coup. Puis je ne veux pas que mon corps me laisse. Après, je suis revenue et puis c'était plein d’affaires sur la Colline et c'est là qu’on m’a offert un poste pour continuer de travailler pour le gouvernement, pour le premier ministre.

Chloë Hill: Qu'est-ce qui vous a encouragée à continuer à vous présenter en tant que candidate?

Linda Lapointe: J'ai continué à m'impliquer dans le coin. Puis je veux dire, j'ai fait une très belle performance en 2021 aussi. Ça a très bien été, mais je pensais que j'étais pour l'avoir, mais je ne l'ai pas eu. Bon, là je suis plus tranquille, on va dire ça de même. Dans la dernière année. Puis il y a eu la pandémie aussi. Ce bout-là a été difficile pour tout le monde. C'était plus difficile de s'impliquer, mais quand je pouvais, je le faisais. J'ai aidé beaucoup les gens malgré que je faisais ce que je pouvais quand les gens me demandaient de les aider. C'est comme ça.

Chloë Hill: Quelles sont vos recommandations, madame Lapointe, pour améliorer l'expérience des député.e.s?

Linda Lapointe: Comme je disais, peut-être faire beaucoup de formations au début. Apprendre plus rapidement les attentes dans les comités. Si tu veux être efficace en comité, tu as toutes tes rencontres d’avant comités, te préparer. Plus de formation du travail parlementaire, mais aussi le bureau de circonscription parce qu'en tant qu'agente de liaison, après avoir perdu les élections, j'ai vu, j'ai vu, mais je l'ai déjà vécu aussi. C'est comment tu devrais être encore là, chaque comté est différent. Il y en a qui sont immensément grands, il y en a qui sont très concentrés. Mais c'est quoi les services que tu veux offrir? Qu'est-ce que tu vas devoir faire en bureau de circonscription? Mais qu'est-ce que tu devrais faire le mieux possible? Fait que ça, c'est quelque chose que les groupes parlementaires pourraient faire. Moi, je te parle juste pour le Parti libéral du Canada, mais quand j'étais au provincial, c'était pareil aussi.

Chloë Hill: En quoi votre séjour à la Chambre des communes vous a-t-il changée?

Linda Lapointe: Mon expérience politique au sens large m'a ouvert. Ah, la Chambre des communes, c'est d’apprendre combien que le pays est grand. Combien il est grand et différent, d'Ouest en Est. C'est quand même un immense pays, autant Est-Ouest que Nord-Sud. Cinq fuseaux horaires, c'est immense. À partir du moment que tu dis que c’est grand, grand, grand, grand, grand. Juste le Québec, c'est très grand et varié. Mais le Québec dans le Canada, c'est une partie du Canada. Moi j'ai fait, comme « Oh mon Dieu », c'est tout un art de concilier ça par contre. On a des valeurs communes, à savoir la démocratie, c'est quelque chose qui nous rejoint tous. La défense des droits et libertés. Puis c'est un beau grand pays, on a de belles grandes ressources, on a de belles valeurs. Moi j'ai appris que, puis là ce que ça fait, c'est quand tu rencontres tes collègues, eux aussi vont en parler de leur coin de pays. Fait que t’apprends à connaître. Ça, c'est une belle découverte, apprendre plus sur ton pays.

Chloë Hill: Et avez-vous des recommandations pour attirer et retenir les meilleures et les plus intelligentes pour être députées ?

Linda Lapointe: Je sais que dans certains pays, ils mettaient comme un contingent que tu devais présenter les candidatures féminines, mais c'est plus difficile d'aller chercher des candidates féminines. Les femmes, il faut que tu leur demandes souvent étonnamment, pas les hommes, bon. Les femmes en général vont penser plus à l'impact personnel que ça va avoir dans leur vie familiale. C'est comme ça. Comment faire pour aller en chercher plus? S'il y a plus de modèles positifs, si on peut avoir un Parlement qui permet, qui est plus facile à vivre. Si on a un modèle hybride un peu plus flexible, bien tant mieux. Je vais te dire, je crois qu'il y a beaucoup plus de femmes qui s'impliquent au niveau municipal parce qu'au niveau municipal, t’as une proximité qui va faire que ton engagement dans la communauté, t'es quand même chez vous. Mais dès que tu t’en va à l'extérieur, ça l’implique que ce n'est pas là quelques jours par semaine. Puis il y en a que ça ne les intéresse pas et que je respecte ça. Mais ça te demande beaucoup d'organisation pour que ça fonctionne chez vous. Parce que la majorité du temps, c'est les femmes qui sont les pivots de la famille, l'organisation.Comment on fait pour les retenir? Bien, on peut voir que ça va faire une différence. Tu peux faire humblement une différence dans un coin de pays et tu peux faire une différence humblement dans les sujets que tu connais le mieux. Tu peux le faire humblement parce que c'est c'est gros, mais je veux dire, si t’amènes chaque personne à un parcours différent, et ce parcours là va les aider à apporter une différence. Il ne faut pas que ça soit homogène parce que tout le monde a un parcours différent. Ça, ça va faire que tu vas apporter quelque chose de positif.

Chloë Hill: Et Madame Lapointe, une dernière question. En regardant en arrière sur votre carrière politique, avez-vous des conseils que vous donneriez à votre cadet?

Linda Lapointe: À mes enfants? 

Chloë Hill: Oui! 

Linda Lapointe: Bien, à moins que ça soit un désir d'aller en politique, mais je veux dire, de s'impliquer dans notre communauté, implique-toi dans quelque chose que t’aimes. Travailler, c'est bien. Avoir ta famille, c'est très bien. Mais c'est sûr que s'il n'y avait pas de bénévolat, parce que ça commence souvent comme ça ton implication communautaire, trouve quelque chose qui te tente, que t’as du plaisir à faire. Moi, j'étais présidente du Regroupement des gens d'affaires de Boisbriand. Je l'ai fait, j'ai eu du plaisir, j'ai appris, j'ai connu plein de monde là-dedans. Il y en a que ça va être au niveau sportif, il y en a que ça va être à des niveaux artistiques, sur des conseils d'administration. Trouve quelque chose qui t'intéresse, puis implique-toi. Tu ne fais pas ça pour aller en politique, mais ta communauté, tu vas en sortir avec plus de connaissances dans ton milieu, mais c'est juste pour le mieux, s'impliquer.

Chloë Hill: Cette entrevue a vraiment fait ressortir comment chaque personne à un parcours différent et comment la persévérance porte ses fruits.

Nous tenons à remercier encore une fois Linda pour sa contribution à ce projet. Dans notre prochain épisode, nous aurons une conversation avec Monsieur Rémi Massé, qui nous emmènera dans les coulisses de la Chambre des communes et discutera de la nature exigeante du travail d’un parlementaire et de la valeur de savoir défendre ses convictions.

Merci d'avoir écouté Les Personnages de la Chambre.

Un grand merci à tous les anciens et anciennes député.e.s et merci à vous d'avoir écouté Les Personnages de la Chambre.

Je m’appelle Chloë Hill, coordinatrice de recherche au Centre Samara. L'équipe qui soutient ce balado est composée de Sabreena Delhon, Beatrice Wayne, Vijai Kumar, Colm O'Sullivan et David Moreau.

La chanson thème a été composée par Projectwhatever.

Nous sommes reconnaissants au Patrimoine canadien pour son soutien financier.

Le Centre Samara pour la démocratie est une organisation caritative non partisane. Notre mission est de réaliser une démocratie résiliente avec un public engagé et des institutions réactives. Pour soutenir notre travail, visitez samaracentre.ca et cliquez sur « faire un don ». 

Ce balado fait partie du Projet d'entrevues avec les député.e.s sortants et sortantes. Pour en savoir plus sur ce projet et d'autres recherches, visitez notre site Web et suivez-nous sur Twitter et Instagram @thesamaracentre.

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Merci de nous avoir écoutés.

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